nique le titre hey

Il y a les mots qui arrivent jusqu’à Kasper. La plage, c’est tout ce qu’il retient. La bouche du détective se mouve mais il n’entend plus rien. Il est perdu. Son esprit semble avoir quitté son corps, un instant. Quelques secondes de vide, de rien du tout. Et l’instinct parle. Il lui demande de répéter. L’homme obéit. Une fois assuré d’avoir tout compris, Kasper dépose les billets sur son bureau. Et il sort, court, s’échappe. Parce qu’il sait où chercher. La plage. Kasper y était allé en arrivant puis assez souvent. Il la connaissait. Alors pourquoi ne l’y avait-il pas croisé ? Kasper, est-ce qu’il avait trop pensé pour l’entrevoir ? Peut-être bien. Parce que le départ de Joniya, ça avait été une claque. Une plaie ouverte qui n’est pas encore refermée. Kasper l’aime. Encore et toujours depuis ce soir-là. Il pouvait attendre avant, parce que ça semblait être un sens unique. Mais Joniya lui avait dit ces mots-là, ceux qui ne sont que pour de vrai. Et il y croyait. L’incompréhension de ce départ, la douleur, comme s’il s’était fait arracher un membre. C’était inconcevable de rester comme ça, à attendre. La seule décision logique, c’était partir. Lui courir après, le rechercher. Kasper ne l’avait jamais laissé s’enfuir. Ils étaient faits l’un pour l’autre, il en était sûr. c’est pour ça qu’il court, bouscule les gens, cherche du regard un océan. Les yeux de Kasper papillonnent. Il pense être sur la bonne voie mais il n’a pas le temps de se tromper. Alors il interpelle un passant, lui demande la plage avec son anglais à l’accent discutable. Et il repart, marche, court, reprend son souffle puis fait face à la mer. Au sable, aux gens dessus et ses yeux passent tout au crible. Ils cherchent l’être aimé, celui dont ils pourraient reconnaître le visage parmi des milliers. Puis tout s’arrête. Une silhouette. Familière et le cœur de Kasper qui se contracte, ses muscles qui se figent et toutes les couleurs du monde qui s’évanouissent. Comme hypnotisé, il reprend conscience et marche, tout droit vers ce qui peut faire son bonheur. Kasper est perdu, mais qu’y a t-il de mal à tenter ? Il trace son chemin vers la coquille abandonnée et à sa hauteur, il lui tape sur l’épaule. Le temps s’arrête, pas les battements de son cœur.